Le voyage ne commence vraiment que quand on s’arrête
– Auteur inconnu –
Lors d’une récente discussion avec un ami, il m’a rappelé cette citation qui correspond à mon état d’esprit en ce moment: s’arrêter pour mieux repartir !
En ces temps de confinement, nous avons l’occasion de nous replonger dans nos souvenirs de voyage.
L’an dernier à la même période, nous sommes retournés au Laos afin de sillonner les routes du nord. Bien qu’il y ait eu des hauts et des bas, des choses qu’on a apprécié et des choses qu’on a moins aimé, le Laos demeure de loin notre coup de cœur lors de notre périple à vélo en Asie du Sud-Est.
On a tous les deux les larmes aux yeux en parlant du Laos, de nos journées sous une chaleur accablante, de nos rencontres, de nos larmes causées par une salade de papaye trop pimentée, de cette fois où on a du effectuer les premiers secours à une famille ayant fait une chute de scooter, etc…Les émotions et mémoires sont encore très vives.
Le Laos figure parmi les pays où on a envie de remettre nos pieds et nos vélos ! Si pour certains, la Beer Lao joue un rôle primordial, ce n’est pas le cas pour nous.
Les routes sont dans l’ensemble en bon état
Nous préférons rouler sur les vraies routes asphaltées plutôt que sur des chemins en terre battue. Avant d’aller au Laos, on craignait que les pistes ne soient plus nombreux que les vraies routes.
Malgré cette appréhension, le Laos nous a offert un bon nombre de portions de routes de qualité. Nous ne pouvions que nous en réjouir !
Le nord du Laos présente beaucoup plus de difficulté en terme de dénivelée par rapport au sud. On se souvient encore très bien de cette journée entre Phoukhoune et Kiukacham à passer plus de 10 heures sous une chaleur écrasante et plus de 1 000 mètres de dénivelée dans nos mollets. Heureusement que l’état de la route n’était pas aussi désastreux (si on oublie les quatre derniers kilomètres).
Ci-après les portions de route sur la boucle de Thakhek
Le mode de vie des laotiens est décontracté
Loin de ses voisin bouillonnants, le Laos semble préserver sa sérénité légendaire. On espère de tout cœur que cette tranquillité ne cédera pas au chaos suite à l’arrivée en masse des touristes chinois, sud-coréens et à la construction de la ligne de chemin de fer.
Bien que ne voulant pas généraliser, on trouve que la plupart des laotiens sont d’une gentillesse et d’une générosité extraordinaire. Nous voudrons bien par ailleurs accorder le surnom de « pays du sourire » au Laos et à ses habitants.
Nous trouvons toutefois que les habitants du nord sont beaucoup moins souriants que ceux au sud. La différence est frappante.
À Savannakhet – deuxième ville du pays -, les cyclistes sont rois ! Les autres usagers de la route nous cèdent toujours la priorité. À chaque croisement, tout le monde s’arrête, se regarde et patiente. Personne ne semble pressé.
À ce propos, nous avons envie d’évoquer la plus belle tradition que nous avons découvert en Asie : la cérémonie de l’aumône. C’est dommage que cette tradition sacrée du bouddhisme devienne une attraction pour certains touristes irrespectueux, notamment à Luang Prabang. On se demande si cette coutume bien ancrée dans la vie des Laotiens conditionne leur mode de vie ?
C’est le pays le plus sûr pour nous ainsi que pour nos vélos. En tous cas, on n’a jamais eu de mal à laisser nos vélos hors de portée du regard.
La cuisine laotienne est savoureuse
Bien que plus simple que la cuisine vietnamienne, la cuisine laotienne est remplie de finesse et de saveur, et ne nous a pas laissé indifférents.
Commençons par la tam mak hung (salade de papaye verte) qui vous donne les étoiles dans les yeux et mille feux à la gorge. La sauce de poison bien pourrie servie dans cette salade nous a souvent causé des aventures diarrhéiques. Le laap laotien, que l’on trouve notamment au sud du Laos, figure parmi les fiertés culinaires du pays. Il s’agit également d’une salade avec du bœuf, porc ou poisson haché et une myriade d’herbes aromatiques assaisonnée de sauce de poisson . Miam, j’en salive en décrivant ce plat.
C’était à Savannakhet que nous avons découvert de très bons plats laotiens. Le restaurant Laoderm en possède une carte variée.
Si vous êtes à Oudomxay, faites un tour au restaurant Souphailin. L’expérience y était insolite ! Nous avons mangé dans une cabane en bambou où les travaux de toiture avaient lieu en même temps. La cuisinière est toute seule donc cela risque d’être très long si on est quatre dans la salle. C’était à Souphailin que j’ai mangé un délicieux et savoureux poisson en papillote de feuille de bananier.
En plus, le café laotien est vraiment excellent !
Les paysages sont magnifiques
La nature au Laos est foisonnante : entre les monts karstiques à perte de vue, les longues grottes gorgées par les rivières à l’eau turquoise, nos pupilles ont été gâtés. Vous trouverez plus de détails et photos dans l’article sur la boucle de Thakhek.
Les cascades du plateau des Bolovens, toutes plus spectaculaires les unes que les autres, viennent s’ajouter à ces paysages variés du Laos. Parmi les nombreuses cascades, on peut en citer quelques unes : Tad Fane, Tad Yuang ou encore les cascades de Tad Lo.
Bien que moins impressionnants, les paysages au bord du mythique Mékong nous ont beaucoup plu. Nous apprécions tout simplement la douceur de vivre et les belles couleurs des couchers de soleil sur le Mékong.
L’appel à l’aventure est omniprésent
Avec Jérôme, on reparle souvent de cette petite « aventure » pour rejoindre l’île de Don Daeng depuis Champassak. Lorsque nous avons vu l’embarcadère et le pseudo barque-ferry, je me suis dit « mon Dieu, sur quoi on va se lancer? ». En attendant le barque-ferry, nous avons aperçu un passager emmener un cochon et des serpents, un autre avec son frigidaire. Cette traversée n’était pas la plus sécurisée, et pourtant la plus excitante.
Le patrimoine et l’architecture coloniale sont encore préservés
On dédie ce paragraphe à Luang Prabang en particulier. Ce n’est pas pour rien que l’explorateur Henri Mouhot la qualifie de paradis terrestre.
Concernant le patrimoine religieux, il y a près de quatre-vingt temples bouddhistes à Luang Prabang dont certains figurent parmi les plus sophistiqués en Asie du Sud-Est. Nous en avons visité quelques uns et avons beaucoup apprécié. À titre personnel, nous trouvons que les temples au Laos sont moins dorés et chargés que ceux en Thaïlande.
On trouve de l’architecture coloniale dans certaines villes laotiennes : Savannakhet, Vientiane, Champassak et Luang Prabang. C’est à Luang Prabang où se concentre un grand nombre de monuments à l’architecture coloniale les mieux préservés du pays et de l’Asie du sud-est. Un très beau bâtiment abrite l’Institut français.
Le rapport qualité-prix des services est excellent
Une des choses les plus surprenantes au Laos c’est que les toilettes des stations service sont d’une propreté impeccable. Les français devraient en prendre de la graine à ce sujet pour leur toilettes sur les aires d’autoroutes.
En ce qui concerne le logement, le rapport de qualité-prix est excellent. Nous avons déboursé entre 60 000 kip et 120 000 kip la nuitée ( ~ 6 € à 12 €) pour une chambre d’hôtel ou de guesthouse.
Les repas ne sont pas moins intéressant en terme de budget. Lorsque nous étions sur la route et à la campagne, les repas nous ont coûté entre 2 et 3 € pour tous les deux. Sinon, nous avons déboursé entre 8 et 10 € pour un repas au restaurant.
Le mot de la fin
Il y a surement d’autres raisons mais j’arrête au sept car c’est mon chiffre fétiche. Le Laos à vélo, à pied ou en mode classique est un pays merveilleux où le tourisme de masse n’est pas encore arrivé (sauf à Vang Vieng). Le vélo est un moyen formidable qui nous a permis d’avoir un autre angle et d’apprécier le pays autrement.
C’est aussi au Laos que nous avons rencontré d’autres voyageurs à vélo et avons pu échanger le plus avec eux sur nos histoires.
Si l’envie vous ronge, n’attendez pas pour explorer le Laos car les choses pourront évoluer de manière négative avec l’arrivée de la ligne de chemin de fer.
Bonjour, et merci pour ce post.
Je devrais partir en septembre pour les 3 pays Vietnam Laos Cambodge.
Il me donne envie d’acheter un vélo sur place pour y traverser ce pays, car vous êtes nombreux à dire que le Laos s’est avant tout ses habitants.
Jacques