Après la première boucle du plateau des Bolovens, vient la deuxième aussi intéressante soit-elle, qui est la boucle de Thakhek. Souvent choisie comme le point de départ de la boucle, et pourtant la ville de Thakhek ne présente guère d’intérêt. Quant à nous, c’est le point d’arrivée car on a commencé à pédaler à Vientiane.
On se demande pourquoi cette boucle est intitulée « Thakhek » étant donné qu’on ne trouve aucun intérêt à la ville de Thakhek. Peu importe, le plus important c’est qu’on apprécie vraiment d’avoir exploré ce coin encore préservé du Laos. Les paysages sont variés, des forêts aux grottes en passant par les fameux monts karstiques de la région Khammouane.
Aperçu de notre itinéraire de la boucle de Thakhek
Les deux principaux point d’accès à la boucle de Thakhek sont situés sur la route 13. Thakhek, au sud de la boucle, est situé à 130km Savannakhet. À l’autre extrémité, la ville de Vieng Kham est à environ 230km de Vientiane. C’est là qu’on a débuté la boucle, en terminant par Thakhek.
Nos étapes sont les suivantes:
Vieng Kham >> Na Hin >> Kong Lor >> Na Hin >> Lak Sao >> Tha Lang >> Na Kai >> Thakhek
Nous voilà de nouveau sur selle et nous élançons vers Nahin depuis Vientiane. Il nous faut 4 jours de pédalage pour arriver à Na Hin où les choses sérieuses commencent !
Monts karstiques aux alentours de Na Hin
Sur cette étape, j’ai ma première crevaison, la première d’une petite série noire ! Muni d’expérience de la dernière crevaison sur son vélo, Jérôme est prêt à se confronter à résoudre ce problème. Toutefois, il a beaucoup de difficulté à ôter la chambre à air du pneu. Après une quarantaine de minutes de sueur et d’effort sous l’arbre et sur les bouses de vache, me voilà avec un pneu bien gonflé.
Les montées s’achèvent à sa fin. Après l’effort, vient le réconfort. Un petit panneau indiquant le point de vue sur les forêts en pierre. Devant nous, un panorama somptueux de pics à perte de vue s’affiche. On n’a qu’à prendre notre temps pour contempler ces superbes paysages. Ainsi commence à nous séduire la boucle de Thakhek.
Arrivés au village de Na Hin (ou Khounkham de son ancien nom)
La route reliant Vientiane et Na Hin est étonnamment de bonne qualité, à l’exception de quelques petites portions gravillonnées.
Notre objectif est de faire une cinquantaine de kilomètres chaque étape. C’est assez raisonnable comme distance. La chose la plus difficile est de se lever et de se mettre sur les selles.
Nous voilà arrivés à Na Hin, sains et saufs. Alors, Na Hin n’est pas une mégalopole mais un village laotien qui s’étend sur deux rues principales. Quelques maisons, quelques vaches sur des prairies bien rasées, quelques enfants qui s’époumonaient pour nous dire bonjour, des gargotes, épiceries, guesthouses…
Une nuit de repos nous a permis de reprendre des forces pour pédaler une quarantaine de kilomètres jusqu’au village de Kong Lor où se cache la grotte du même nom.
Aussi étrange que cela puisse paraître, on se sent super bien dans ces endroits au milieu de nulle part. On se dit souvent que notre vie parisienne trépidante est vraiment loin derrière nous !
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Thakhek : Découverte de la grotte de Kong Lor
La grotte de Kong Lor est classée l’un des plus plus beaux sites naturels du Laos et de l’Asie du Sud-Est. Elle mesure 7,5 kilomètres de longueur, et doit se visiter avec des petits bateaux motorisés car c’est la rivière Hin Bun d’un bleu turquoise qui la regorge. Il s’agit d’un site incontournable de la boucle de Thakhek.
Pour être franche, je ne suis pas très à l’aise lors des premières minutes sur le bateau et dans l’obscurité. Peut-être s’agit-il du début d’une claustrophobie aigüe 🙂 Jérôme, quant à lui, est beaucoup plus enthousiaste.
La visite en bateau dure environ trois heures. Les gilets de sauvetage sont distribués à l’entrée de la grotte. Pensez à louer une lampe frontale ou à emmener la votre si vous l’avez. De notre côté, on a complètement oublié la lampe frontale ce qui n’est pas très malin.
Au bout d’une quinzaine de minutes, le conducteur du bateau nous invite à en descendre afin de visiter une formation calcaire et rocheuse impressionnante. Ensuite, on reprend le bateau dans le noir.
Dans ces ténèbres, est survenu de temps à autre l’écho de nombreuses chauve-souris importunées par le moteur des bateaux.
Outre l’attraction unique du village, Kong Lor est un lieu paisible entouré de monts karstiques, de scènes à la fois rurales et rustiques.
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Thakhek : Entre Lak Sao et Tha Lang
Après deux jours de repos, nous enfourchons nos pédales pour nous élancer en direction de Lak Sao.
C’est une dure étape qui demande beaucoup d’effort physique à cause des montées à 10% pendant plusieurs kilomètres. On le savait, et pourtant on a assez souffert.
Avant d’atteindre Tha Lang, on passe une nuit à Lak Sao. Cette ville de taille assez importante ne nous a pas laissés un souvenir impérissable.
Comme vous pouvez le remarquer, le lieu de Tha Lang est introuvable sur la carte. En effet, le Laos a construit ici un barrage pour une centrale hydraulique. Cette édification est la cause de suppression de nombreux villages et la modification de l’écosystème. Désormais, on n’aperçoit que des squelettes des arbres pointés sur des terres boueuses et brunâtres. Les paysages paraissaient moroses faute d’eau.
A part cette particularité, le village de Tha Lang lui-même n’est pas non plus un endroit qui mérite le détour.
En partant de Tha Lang vers Nakai, j’ai malheureusement une autre crevaison au bout de cinq ou six kilomètres. Cette fois-ci, on est à court de chambres à air. Je reste sagement dans une gargote au bord de la route, Jérôme doit prendre son vélo afin d’aller à Nakai où on peut avoir une chance de trouver une chambre à air. Sachant que Nakai est à environ vingt kilomètres de Tha Lang.
Une heure et demie plus tard, Jérôme revient mais en camionnette locale. Dans certains contextes, il ne faut pas être près de ses sous afin de trouver une solution le plus rapidement possible.
C’est dommage qu’on n’ait pas pu faire ce trajet à vélo parce que les lacets sont très larges et surtout en descente.
De Nakai à Thakhek
Les intérêts majeurs de la boucle de Thakhek restent derrière nous. Le trajet entre Nakai et Thakhek n’est pas extraordinaire en terme de paysages. Le seul plaisir constitue de belles et parfois raides descentes lors des dix premiers kilomètres.
Thakhek étant notre point de fin de la boucle. La ville n’a aucun intérêt à nos yeux. On profite pour stocker les chambres à air. Depuis cette rive, nos yeux et nos esprits vagabondent vers l’autre rive en face où se trouve la ville thaïe de Nakhon Phanom que l’on aimait bien. Un peu de nostalgie s’installe donc…
En somme, ce qui importe et ce qui nous marque le plus souvent sur la route ce sont des étapes, des points d’arrêt et non la destination.
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Boucle de Thakhek : informations pratiques
- Hébergements
La qualité et la propreté des hébergements varient d’un endroit à l’autre. Nous ne recommandons que des endroits qui nous ont vraiment plus. A savoir:
* Na Hin: Sanhak Guesthouse où on se sentait vraiment bien. La propriétaire et le personnel étaient accueillants. La chambre était propre et lumineuse. Le lit était confortable. En plus, le menu proposé au restaurant est varié et les plats sont bons.
* Kong Lor: Konglor Eco-logde guesthouse & restaurant Cette guesthouse familiale est impeccable pour une petite halte dans ce village pour son prix et sa propreté.
* Tha Lang, vous avez le choix entre deux guesthouses. Nous avons opté pour Phosi guesthouse mais le personnel était très désagréable. Sinon, le bungalow était correct pour le prix proposé.
* Nakai: Papao Guesthouse. On était aussi très contents de cette guesthouse. Le rapport de qualité / prix était très bien. Quant à la propreté, c’était vraiment correct.
- Grotte de Kong Lor
* Ticket d’entrée: Le ticket d’entrée et de balade en bateau coûte 65 000 kip par personne
* Prévoyez une lampe frontale car personnellement je ne trouve pas agréable d’être dans l’obscurité et sur un bateau qui va assez vite
- Sens de la boucle
La plupart de touristes démarre la boucle à Thakhek, mais nous l’avons terminée à Thakhek. Si vous êtes en scooter, il n’y a pas de préférence particulière. Mais à vélo, on a été content de l’avoir fait en ce sens.
J’aime bien cette phrase : »En somme, ce qui importe et ce qui nous marque le plus souvent sur la route ce sont des étapes, des points d’arrêt et non la destination ». Merci pour les indications pratiques Bravo pour votre détermination lors des crevaisons en particulier …
Merci de tes gentils mots. C’est vrai que les destinations en soi deviennent moins intéressantes que les étapes dans certains cas avec ce mode de voyage.