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Malgré certaines rencontres sympathiques sur la route, pédaler sur l’île de Java est un vrai défi.Très déçus par la visite du vieux temple bouddhiste Borobudur au lever du soleil, on a eu beaucoup d’appréhensions avant la découverte du mont Bromo. On s’est dit que cette virée serait notre dernier espoir pour terminer l’île en beauté.
Le Gunung Bromo, volcan actif javanais est considéré comme le plus beau et le plus impressionnant de l’Indonésie. On en a entendu parler de ce volcan bien avant d’être arrivé au pays. C’était donc l’occasion de voir ce cracheur de feu en vrai, en espérant qu’il ne se mette pas à érupter lors de notre présence 🙂
Ce volcan se situe au parc national de Bromo Tengger Semeru. Le mont Semeru étant le point culminant et le plus haut sommet de Java.
Le mont Bromo est assez difficile à accéder à vélo. C’était pour cette raison que nous avons réfléchi à laisser nos vélos quelque part puis nous rendre à Cemoro Lawang. C’est un tout petit visage considéré comme « camp de base » pour les visites du mont Bromo.
Il y avait deux options: soit passer par Malang puis y laisser nos vélos, soit passer par Probolinggo.
Malang ou Probolinggo ?
Malang, une ville à l’architecture coloniale, est située dans Java oriental et à 50 kilomètres à l’ouest de Cemoro Lawang.
Quant à Probolinggo, cette ville est située à 90 kilomètres de Cemoro Lawang à l’est. Probolinggo présente moins d’intérêt en termes d’architecture que Malang. En revanche, les possibilités de transport semblent plus nombreuses.
Si on part depuis Malang, il est fort possible d’avoir à payer déjà l’entrée au parc national de Bromo Tengger Semeru. Or, le paiement du parc n’est pas exigé en arrivant du côté Probolinggo.
Il paraît qu’on doit louer une voiture avec chauffeur pour effectuer le trajet depuis Malang. Donc, on a écarté cette option en penchant pour Probolinggo où on a la possibilité de prendre un transport public. On doit avouer que prendre les transports publics en Indonésie n’est pas chose facile, surtout avec les vélos.
Arrivés à la gare de Probolinggo, on a été accueillis par plusieurs propositions de service de transport pour Cemoro Lawang. A priori, les touristes y débarquent pour un seul et unique intérêt: le mont Bromo.
Hotel Tentrem où nous avons stocké les vélos
De Probolinggo à Cemoro Lawang
De nouveau sur selle, on s’élançait à la quête de la chambre d’hôtel qui servait du lieu de « stockage » des vélos. On s’est éloignés du centre afin de trouver une chambre au premier prix.
Une fois l’opération finie, on était à la recherche d’un moyen pour nous rendre à Cemoro Lawang. La vie est un éternel recommencement comme dit la célèbre citation.
Jérôme a trouvé une offre sur l’application largement utilisée en Asie « Grabcar ». Du premier abord, l’offre avait l’air très intéressante: le trajet en voiture pour 170 000 roupies, soit 10 euros, chouette ! L’offre a été commandée et hop on poireautait devant l’hôtel.
De nature crédule, je n’avais aucun doute jusqu’à ce que j’ai vu deux voitures débarquer l’un après l’autre. Le premier chauffeur nous a dit en un anglais très médiocre que le prix affiché dans l’application n’était pas juste et que le vrai prix serait de 350 000 roupies. Arg, on est tombés de haut.
On n’était pas d’accord et ce type nous a demandé de manière agressive d’annuler la commande sur l’application. Ensuite, il nous a proposé de nous emmener à la gare pour 50 000 roupies, en sachant que la distance était de seulement 2 kilomètres. C’est la joie en voyage !
Il s’agissait apparemment d’une pratique mafieuse largement pratiquée dans ces endroits touristiques où peu de choix est disponible.
On a décidé de marcher jusqu’à la gare en espérant pouvoir prendre un bus local. Au bout de quelques pas, des klaxons incessants d’un véhicule nous ont perturbé et attiré l’attention. C’était une espèce de petit van local transportant des passagers en ville. Le chauffeur devinait ce qu’on cherchait. Il nous a tout de suite proposé de nous emmener à la gare pour une modique somme de 4 000 roupies. Plus tard, on a enfin compris que sa commission perçue auprès de l’agence de transport pourrait être beaucoup plus élevé que la course :))
Installés et serrés comme des sardines dans ce petit van, on avait le cœur moins lourd que 10 minutes auparavant.
Le chauffeur nous a déposé devant une agence de transport, bien évidemment. La personne de cette agence a puisé dans ses techniques commerciales pour nous présenter une offre qui avait l’air très bien: service de transfert aller – retour Probolinggo / Cemoro Lawang puis bus jusqu’à Bali. On a accepté l’offre dans l’objectif d’avoir l’esprit tranquille par la suite. On a donc déboursé 200 000 roupies pour le transfert à Cemoro Lawang et 500 000 roupies pour le bus pour Bali. Mais le chauffeur de ce fameux bus nous a jetés à Jember, au milieu de nulle part. Enfin c’était une autre histoire…
Attention
- Il faut éviter les offres sur l’application Grab Car ou Grab Bike. Cela ne fonctionne pas pour Cemoro Lawang à moins que vous acceptiez de dépenser le triple du tarif habituel
- Le trajet en bus local pour Cemoro Lawang coûte en moyenne 40 000 roupies / personne. Un service de transfert privé pourrait coûter jusqu’à 90 000 voire 100 000 roupies / personne.
- A éviter l’agence « ALFIRA TRANSPORTS » à Probolinggo. Le nom de l’agence n’est pas affiché devant le bâtiment. Mais il est marqué sur une feuille pseudo carte de Cemoro Lawang que la personne vous donne pour présenter l’offre.
Cemoro Lawang: où dormir et où manger
Cemoro Lawang est vraiment un petit village où l’activité tourne autour du mont Bromo. Il est assez étrange de voir des jeeps circuler dans les rues étroites, de voir une concentration impressionnante d’hébergements et de restaurants sur seulement quelques rues. C’était encore plus étrange de voir le village se vider dans l’après-midi et se remplir le soir par l’arrivée massive des touristes.
Nous avons passé la nuit à Sedulur Homestay pour 180 000 roupies. A ce prix, on a eu une chambre très simple avec la salle de bain et de sanitaire partagée. Il ne faut pas être trop regardant sur les conditions d’hébergement ici. La salle de bain et les toilettes sont rudimentaires mais propres en norme locale.
En ce qui concerne la nourriture, vous trouverez des Warungs (restaurants) qui proposent souvent les mêmes choses: soupe de nouilles, nasi goreng (riz sauté aux légumes et au poulet), mie goreng (nouilles sautées aux légumes), omelettes. Nous avons mangé dans ces warungs et c’était tout à fait correct.
On a pris le petit-déjeuner au Café Lava mais les produits n’étant pas frais pour un prix franchement élevé. On ne vous le recommande pas.
Trouvez votre hébergement à Bromo
Attention
- Quand vous cherchez les hébergements à Bromo, il faut bien vérifier les adresses et les localisations sur une carte. Il se peut que l’établissement porte le nom « Bromo » dans sa désignation commerciale mais il peut se trouver à Probolinggo et non à Cemoro Lawang.
- Il est fortement conseillé de réserver l’hébergement avant d’y aller afin d’être serein. Les chauffeurs pourraient vous embrouiller et vous emmener dans des établissements de leur réseau qui ne sont pas forcément bien.
Randonnée au point de vue du mont Bromo
Finissent les blah blah viennent les choses sérieuses :))
Il est conseillé d’admirer ce volcan au lever du soleil. Bien qu’on ne soit pas très matinaux, on a fait des efforts pour le faire, tout en espérant très fort que l’expérience serait meilleure que la visite du temple Borobudur. On n’a pas contemplé le mont Bromo au coucher de soleil, mais le spectacle doit être beau aussi.
A 2h50 pour être précis, on est partis à la recherche des points de vue maléfiques. Le point de vue où les jeeps déposent leurs clients est Penanjakan. Comme on n’avait aucune envie de nous retrouver au milieu de ces gens au même moment, on allait plutôt admirer le mont Bromo depuis un autres point de vue qui se trouve à côté, nommé « King Kong Hill ».
L'itinéraire vers le point de vue King Kong Hill
Depuis notre homestay, on a rejoint la route principale puis est allés en direction de Yog Homestay. Au carrefour, vous tournez à droite sur une route plus étroite que la route principale. Vous continuez tout droit pendant grosso modo une trentaine de minutes. Il faisait encore très sombre, on voyait bien les étoiles et entendait les hennissements des chevaux.
Vous arrivez ensuite à un lieu où se trouvent quelques stands de boisson ainsi que des groupes de touristes accompagnés de leur guide pour la marche.
Vous tournez à droite pendant encore quelques pas. De là, les choses deviennent un peu plus compliquées. On ne voit pas vraiment de route ni de chemin. A ce moment, j’avais juste envie de faire demi-tour. Jérôme, quant à lui, était beaucoup plus tenace et il a réussi à me convaincre de continuer (une fois de plus ! :))
Vous allez apercevoir des tas de sables, de fer et de matériaux de construction éparpillés par terre devant un escalier. N’hésitez pas de monter sur les marches de cet escalier complètement en désordre ne donnant pas envie de passer.
Continuez sur cet escalier jusqu’à ce que vous arrivez sur un autre lieu plus glauque où il n’y a plus rien. Et là, il faudrait trouver le sentier en terre. Je randonne souvent mais je dois avouer que le début du sentier n’est pas très facile. D’autant plus qu’un groupe de touristes était complètement perdu et attendait notre assistance.
Une fois passés cette partie un peu délicate, vous n’arrivez pas encore à King Kong Hill. Continuez toujours sur le sentier qui se trouve au milieu des verdures.
Sur le chemin, il y a des gens qui arrêtent déjà à certains points de vue mais si vous avez encore de la pêche, n’hésitez pas de continuer encore jusqu’à ce que vous voyez une espèce de pavillon à barrières rouges. C’est le King Kong Hill !
L'itinéraire de King Kong Hill vers le point Penanjakan
Si le temps vous le permet et l’envie vous ronge, vous pouvez continuer jusqu’à un autre point de vue qui est encore un peu plus loin et plus haut. Oui on aime bien monter au point le plus haut possible :))
Mais avant de quitter ce lieu, patientez davantage pour que vous puissiez profiter pleinement de ce superbe spectacle une fois que les touristes se précipitent pour rejoindre leurs tendres et chères jeeps.
En quittant cette plateforme de King Kong Hill, vous apercevez à votre droite une deuxième plateforme du même genre qui est à quelques mètres. C’est la deuxième plateforme du point King Kong Hill.
La vue est pratiquement la même mais on aime bien s’arrêter à tous les endroits pour une opportunité de photo. On aura du mal à trier toutes ces photos mais bon, on n’est plus à l’époque de l’appareil argentique se disait-on.
Continuez sur ce chemin bitumé où vous voyez encore des stands de boisson et de nourriture tout au long. On s’est donc arrêtés pour nous réchauffer avec du feu de bois et du thé.
Tout au long de la marche, vous allez probablement rencontrer des scooters qui proposent de vous emmener. Personnellement, on préfère marcher.
Vous passerez au milieu des jeeps qui attendent encore quelques touristes égarés. Plusieurs boutiques de vêtement sont encore ouvertes à notre passage vers 7h30. La vue est toujours sublime. C’est le point numéro 5 noté sur le plan Openrunner (mentionné ci-dessous au dernier paragraphe).
Informations pratiques
- L’heure du départ de la randonnée est 3h. De notre coté, nous sommes partis un peu à l’avance afin de ne pas se trouver dans la « foule ».
- On n’a qu’une seule lampe frontale et la lumière d’un téléphone portable. Il serait plus confortable d’avoir chacun une lampe frontale. Par moments, les passages sont un peu compliqués et il fallait les deux mains pour bien cramponner.
- On a mis des vêtements chauds, trois couches pour chacun. Il vaut mieux avoir chaud n’est-ce pas. Durant la marche, on avait chaud avec nos couches. Une fois au point de vue, cela pèle grrr.
- Les foulards ou tubes de cou sont fortement conseillés
- N’oubliez pas les lunettes de soleil et les chapeaux car les vents et les poussières pourraient devenir violents.
- Et surtout une bonne paire de chaussures de marche
Du point de vue à la mer de sable
Au lieu de faire le demi-tour pour rentrer au homestay, on a enchaîné la randonnée afin d’aller explorer la mer de sable. On n’est pas montés sur les crêtes pour voir le cratère de près de peur qu’il nous dévore.
A la sortie du point de vue, on a suivi la route des jeeps pendant un bon moment (celle qui descend vers votre droite à la fourche). Sur ce trajet, vous allez encore avoir de superbes vues sur le majestueux Bromo sous différents angles.
Avant d’arriver à la mer de sable, vous aurez une descente raide. Faites donc attention. Et on vous conseille de ne pas vous mettre derrière un scooter malgré les propositions ardues et incessantes.
Continuez la balade sur la mer de sable. Les paysages sont devenus à la fois lunaires et désertiques. On a marché jusqu’à la zone où des chevaliers attendent leurs clients et un temple hindou est à la droite au loin. Continuez encore un peu jusqu’à ce que vous voyez le groupement des jeeps en face. Ne prenez pas cette direction mais tournez à gauche où vous verrez probablement plusieurs pas imprimés dans le sable).
Allez jusqu’au fond puis vous rencontrez un tout petit sentier qui monte assez sec (comme un chemin des chèvres). Vous avez encore un peu plus d’un kilomètre de grimpette avant d’arriver au village.
Voilà c’est fini (enfin !)
L'itinéraire téléchargeable sur Openrunner
Ci-dessous notre trajet marqué étape par étape. Pour ceux qui sont intéressés, vous pouvez le télécharger sur votre téléphone afin d’effectuer la randonnée en toute tranquillité (enfin pas tout le temps à cause des personnes en scooter).
N.B: Les informations dans cet article sont valables au moment de la rédaction. Si vous constatez tout changement, merci de nous signaler pour le mettre à jour.
Des remerciements aux auteurs du blog MifugueMiraison pour leur explications qui nous ont été bien utiles concernant la première partie de la randonnée. Vous trouverez l’ensemble de leur article sur le mont Bromo via ce lien.
Et vous ? Avez-vous visité le mont Bromo ? Au lever ou au coucher du soleil ? L’avez vous apprécié?
Hello, merci pour ce bel article détaillé. Les récits qui entourent le Bromo (arnaques à répétition, rapport qualité prix miteux des hébergements et prix exorbitant du parc) sont décourageants. Ça vaut encore le coup?
En faisant votre rando en redescendant sur la mer de sable, avez vous passé un bureau demandant le prix d’entrée du parc?
Salut, merci pour le retour. On s’est dit la même chose que vous avant d’y aller. Mais malgré tout, on pense que ça vaut le coup. On ne recommande par contre pas la jeep. Après avoir admiré le lever du soleil, on a passé par la route des jeep pour rejoindre la mer de sable. On a vu un guichet juste avant d’arriver au village mais il n’y avait personne.
Bonne balade !
Bonjour, merci pour cet article! Est-il possible en suivant cet itinéraire depuis le point de vue de monter (apparemment il y a un escalier) les crêtes pour voir le cratère ?
Savez-vous où se trouve l’entrée « officielle » s’il y en a ou où doit-on normalement acheter le billet d’entrée ?
Merci !
Bonjour Claire,
Pour les tickets, on a vu un guichet en retournant au village, dans l’allée juste à côté du restaurant Cemara Indah. Il n’y avait cependant personne.
Le cratère est quant à lui accessible depuis la mer de sable, bien que je ne sache pas exactement depuis où. On a aperçu beaucoup de touristes à cheval, je suppose qu’il suffit d’aller dans la même direction ! Maps.me montre aussi plusieurs pistes, facilement repérables sur places suite au passage des véhicules et chevaux.
Un petit mot d’avertissement cependant, la randonnée est assez physique (et pas forcément facile de nuit), et marcher dans la mer de sable ensuite est assez épuisant; il faut donc être en forme pour enchaîner encore avec la montée des crêtes !
Bonne journée
Bonjour !
Très chouette et pratique votre article.
Questions subsidiaires : combien de temps la randonnée en suivant le chemin des jeeps ?
Avez-vous vu le chemin « des poireaux » qui descend vers la caldeira de façon un peu plus courte ?
Merci merci
Bonjour,
Merci pour le compliment !
On était de retour au village à l’heure du déjeuner en étant partis à 3h, mais c’est faisable bien plus rapidement. En effet, on a bien pris notre temps : d’abord attendre le lever du soleil puis admirer les volcans depuis King Kong Hill, se réchauffer ensuite avec un café, faire à nouveau des photos au point de vue des jeeps, puis tout le long de la descente vers la mer de sable. De plus, la montée jusqu’à King Kong Hill n’est pas évidente de nuit; en pleine journée, quand on voit où on met les pieds, ça doit être bien plus rapide.
Concernant le chemin « des poireaux », on ne l’a pas vu; je pense qu’il se situe le long de la route qui mène au début de la rando, mais au milieu de la nuit c’est dur d’y voir grand chose.
Bonne journée
Merci beaucoup !
On y sera demain. On est parés 🙂
Bonne expédition !