Savannakhet est le chef-lieu de la province du même nom, qui est aussi connue sous le nom de Kaysone Phomvihane.
C’est la deuxième ville du Laos en terme de population, juste après Vientiane. Étonnamment, quand on est arrivés, on n’a pas du tout eu l’impression que c’était le cas à cause de sa tranquillité.
Nous étions au Laos au moment du nouvel an Pimai. Afin de ne pas dormir dans la rue, on a effectué une réservation pour 4 jours à Savannakhet. Et puis, ces 4 jours se sont transformés en 8 jours au total. Oui, nous sommes tombés sous le charme grâce à la sérénité de cette ville !
N.B : cet article a été régulièrement mis à jour suite à nos nombreux séjours.
Importante situation géographique
Tout comme Champasak, la ville de Savannakhet n’est pas sur le circuit incontournable des touristes. La plupart d’entre eux y passent pour sa situation géographique: le passage de la frontière via le pont de l’amitié avec la Thaïlande (Savannakhet / Mukdahan) et le deuxième passage de la frontière avec le Vietnam (Savannakhet / Lao Bao).
Nous avons rencontré des touristes lors de notre passage à la frontière avec la Thaïlande. Ces derniers voulaient juste passer la frontière deux fois afin d’effectuer un « visa run ». Ils n’avaient pas l’air d’avoir envie de découvrir Savannakhet.
Construite à la fin des années 1890 par les français, Savannakhet était autrefois un endroit prospère en termes de commerce et d’économie du Laos du sud. La ville est située sur la rive orientale du Mékong. Par ailleurs, vous aurez l’occasion d’admirer de superbes couchers de soleil sur le Mékong.
Influence de l’architecture coloniale à Savannakhet
Le centre-ville n’est pas énorme mais charmant. Nous nous sommes laissés guider par les bâtiments coloniaux. La balade nez-en-l’air a commencé par les maisons autour d’une petite place rectangulaire. Vers 16h, la place est devenue animée avec l’apparition de quelques stands de nourriture.
Certains cafés et restaurants occupent ces bâtiments ayant de jolies façades. Bien que ces maisons soient jolies en général, leurs toits sont souvent décevants.
Endormissement versus animation
On n’a plus reconnu Savannakhet pendant ces jours de fête de Pimai ! On a beaucoup aimé le contraste entre la vie quotidienne observée lors de notre arrivée et l’animation pendant le nouvel an. Ce fut une superbe expérience !
Alors, c’est quoi cette fête? C’est le nouvel an laotien, une des fêtes les plus importantes du pays. Le Pimai se déroule entre le 13 et le 16 avril chaque année. Le principe est d’arroser tout le monde et de mettre du talc sur les joues et des bras ensuite. Ces gestes, selon les laotiens, purifient et apportent le bonheur.
Du coup, pendant 3 jours entiers on était des victimes de ces batailles d’eau et de cette joviale ambiance. C’était un pur bonheur d’être arrosés sous une chaleur étouffante ! Pendant ces jours, les gens paraissaient inlassables.
Un seul conseil: protégez bien vos appareils électroniques, mettez-les dans les sacs étanches avant de sortir. De notre coté, on a été un peu naïfs lors de la première sortie. On a dù tout de suite faire demi-tour pour récupérer les sacoches imperméables.
Où dormir à Savannakhet
Sala Thongyon: c’est un ensemble de bungalows situés dans un milieu assez verdoyant. Le cadre est sympathique, la chambre est propre mais on a un peu souffert à cause de la chaleur et des moustiques. On n’a pas voulu prendre la climatisation à cause de son prix exagéré.
Joli guesthouse: on n’a rien à redire concernant cet hébergement. Les propriétaires sont très souriants et serviables. Le prix de la chambre est plus que correct, incluant la climatisation et le petit-déjeuner. La chambre est spacieuse, lumineuse et propre. Surtout il n’y avait pas de problème lié aux moustiques car bien isolé. Un petit plus: l’internet fonctionne bien.
Où manger à Savannakhet
A notre grand étonnement, Savannakhet recèle quelques pépites en terme de nourriture. Comme nous y avons effectué plusieurs passages, on a eu l’opportunité de bien explorer la ville. Nos papilles ont en été bien récompensées !
Si beaucoup de restaurants et cafés sont situés autour de la place abritant le marché de nuit, s’éloigner un peu permet de découvrir d’excellentes adresses.
Le marché de nuit
Situé sur la place au centre-ville, le marché de nuit regroupe quelques stands proposant de la nourriture laotienne, thaï ou encore vietnamienne. Le marché était en activité même durant les jours du nouvel an. Par contre, il arrive que tous les stands soient fermés en cas de pluie diluvienne lors de la saison humide. Bien qu’il n’y ait pas autant de choix que dans les marchés de nuit en Thaïlande, on a trouvé notre bonheur.
Au bord du Mékong
Vous pouvez facilement trouver de quoi manger dans les stands au bord du Mékong, surtout pour les déjeuners. En revanche, il faut se débrouiller un peu en laotien ou en gestes car les gens ne parlent et ne comprennent pas l’anglais.
Stands de Tam Mak Houng (salade de papaye)
Tout comme le som tam en Thaïlande, le tam mak houng est un incontournable de la cuisine de rue Laotienne. Cette salade de papaye se révèle en général étonnamment piquante comparée à son équivalent Thaï.
De nombreux stands en proposent dans la portion de la rue Senna située juste à côté du restaurant Chez Boune. Notre préféré est celui situé juste à l’intersection avec la rue Chaimeuang. Comme la plupart de ses concurrents, il ne paye pas de mine : c’est un boui-boui avec des tables recouvertes de publicités pour l’omniprésente Beer Lao.
Par contre, l’accueil par la propriétaire et sa fille est extrêmement chaleureux. Quant à leur cuisine, elle est simple mais excellente. Même s’ils ne parlent pas anglais, il est facile de se faire comprendre. Et si l’envie vous prend d’accompagner votre repas d’une bière fraîche, elles fileront la chercher à l’épicerie en face !
Parmi les variantes du tam mak houng à essayer, on vous conseille aussi le Tam sua, réalisé avec des vermicelles de riz.
Lin’s cafe
Lin’s cafe se situe à l’angle sur la place centrale, en face de l’église. Vous y trouverez une large variété de plats laotiens, thaïs et européens. La carte (qui est traduite en anglais) est en effet très variée, peut être même trop : elle propose désormais tellement de plats qu’on a du mal à choisir ! La cuisine est excellente, et le service est à la fois souriant et professionnel.
Si on apprécie la qualité des boissons servies (large choix de café, thé, cacao), l’endroit se révèle à la longue un peu bruyant pour y travailler; on y va donc surtout pour les repas. Les petit-déjeuners y sont aussi de qualité, bien qu’un peu chers au final.
Pilgrim’s Kitchen & Inn
À quelques pas de la place centrale, ce café/restaurant très calme est notre endroit préféré pour se poser avec nos ordis et travailler en sirotant une boisson. Si la cuisine ne démérite pas, elle est cependant un cran de-dessous de celle du Lin’s café. On n’en apprécie pas moins la surprenante variété de la carte, qui propose à la fois des plats occidentaux, indiens et mexicains ! Ces derniers sont étonnamment bons; on recommande en particulier les burritos.
A noter que pour les amateurs de café, de nombreux accessoires sont en vente au Pilgrim’s Kitchen : cafetière Aéropress, moulin à café, filtres… et bien sûr, du café en provenance du plateau des Bolaven.
The River cafe & bar / Laoderm restaurant
Au bord du Mékong, une grande bâtisse blanche récente abrite un restaurant, un café/bar et une pâtisserie.
A première vue, la décoration du restaurant LaoDerm – dont le carrelage nous a rappelé l’intérieur des demeures traditionnelles à George Town – en fait un endroit plutôt haut de gamme, de même que le service. Ce n’est heureusement pas le cas des prix pratiqués; ceux-ci sont en effet extrêmement raisonnables au vu de la qualité des plats, de la taille des portions servies et du cadre. La carte traduite en anglais propose une large variété de plats laotiens, pour la plupart en-dessous de 50 000kip (5 euros).
Juste à côté, le café/bar River Café propose une large variété de boissons : cafés, thés, jus de fruits à des tarifs dans un cadre assez moderne. Seul défaut de l’endroit, la climatisation poussée à fond au rez-de-chaussée. On a eu l’occasion d’y tester les cocktails, qu’on recommande chaudement.
Quant au Anny-an & Bee, la carte est partagée avec les deux établissements précédents; seul change le cadre.
Dolly’s Cafe
Si j’ai été peu convaincu par l’omelette que j’y ai mangé pour le petit déjeuner, je trouve en revanche les pizzas du Dolly’s Cafe plutôt bonnes, et ce pour un prix défiant toute concurrence : comptez 50 000kip pour une pizza de taille normale, qui sera suffisante pour vous rassasier ! Le propriétaire est de plus extrêmement sympathique, et c’est un plaisir de discuter avec lui.
Cependant, depuis qu’on a découvert le Long café, force est de constater que les pizzas y sont bien meilleures. Étant situé sur l’artère principale de Savannakhet, le Dolly’s café a cependant l’avantage d’être bien plus facilement accessible !
Sandwichs
La rue principale de Savannakhet regorge de petits stands proposant des sandwichs en matinée; malheureusement, la plupart présentent assez peu d’intérêt, tant au niveau de la qualité du pain que de celle de la garniture.
Il y a cependant une exception de taille : sur la W9, à l’intersection quasiment en face du Dolly’s café, un stand propose plusieurs sortes de pain. En plus de la classique baguette, on y trouve du pain « charbon » (noir), complet, voire complet à la patate douce ! Les garnitures ne sont pas en reste : pâté, omelette et Vache qui rit sont disponibles. Cerise sur le gâteau, le très souriant propriétaire parle anglais.
Mirchi Indian Cuzine
Auparavant situé juste à côté du Savan Café, ce restaurant indien est passé de l’autre côté de la rue pour s’installer dans des locaux plus vastes et joliment décorés.
La carte propose des plats carnés ainsi que végétariens, qui sont pour la plupart excellents; seuls les pains (nans et paratha) se révèlent décevants. On a eu l’occasion de manger indien au Laos (à Nong Khiaw) ainsi qu’en Malaisie; j’ai trouvé la cuisine de Mirchi bien meilleure, car les épices y sont mieux dosées.
MIGA Korean restaurant
Encore une excellente surprise à Savannakhet ! Malheureusement situé à l’écart du centre, le long d’une rue assez passante, ce restaurant n’en vaut pas moins le détour. Le bibimbap (servi avec du vrai gochujang) y est excellent, de même que le plat de poisson qu’on y a dégusté. En revanche, on déconseille les nouilles froides, qui ne présentent aucun intérêt.
On a également testé Kim’s food, un autre coréen mais on en est ressortis extrêmement déçus car la nourriture était vraiment quelconque.
Long café
Arriver au Long café, ça se mérite ! Il est en effet situé très à l’écart du centre, de l’autre côté de l’aéroport. La route d’accès n’est pas goudronnée, transformant le trajet en calvaire après la pluie. De plus, la première fois, vous risquez fort de rater le café, qui n’a pas d’enseigne. Quant au retour de nuit, il s’effectue dans le noir, et en étant poursuivi par des chiens.
Vous allez nous demander, à quoi bon endurer tout ça ? Tout simplement parce que les pizzas y sont excellentes. Celle au pesto en particulier est digne des standards européen, cuite au feu de bois avec des ingrédients de qualité hallucinante. C’est de très loin la meilleure pizza qu’on a dégusté en Asie.
Savan café
On a bien profité de la terrasse du dernier étage de Savan café pour un dîner accompagné d’un super coucher de soleil. La carte est assez variée avec à la fois des plats laotiens, thaïs et vietnamiens. Dommage que le service laisse totalement à désirer.
Lisa cafe
Lisa cafe propose des plats thaïs et occidentaux. En un jour de nostalgie, on a pris chacun un hamburger et un hotdog. Oui, on sait qu’on est faibles parfois 🙂
Le restaurant se situe à côté de notre hébergement donc c’était pratique pour un soir où on n’a pas eu envie d’aller trop loin.
Tamarind’s cafe
Nous sommes allés une fois au Tamarind’s cafe pour le dîner. Les deux plats choisis étaient très bons. Jérôme a pris un Tom yum aux champignons, qui est une sorte de soupe épicé avec de la citronnelle, des feuilles du citronnier et du piment. Quant à moi, j’ai pris une assiette de champignons sautés qui était également délicieuse.
Futao
Si vous êtes en manque de sushis, vous apprécierez ce restaurant joliment décoré situé à deux pas de la place centrale. On a cependant préféré les sushis qu’on a dégusté en Malaisie, par exemple à George Town. Cependant, les occasions d’en manger étant rares, on a du mal à faire la fine bouche !
Nos adresses pour déguster un café glacé
Quand il est bien exécuté, le café glacé Laotien n’est rien de moins qu’excellent. Le Lin’s cafe ainsi que le Pilgrim’s Kitchen & Inn en proposent tous deux de très bons. Cependant, si vous voulez juste un café à emporter, il existe deux alternatives que je trouve encore meilleures !
Tout d’abord, un petit stand situé devant une maison de la rue Latsakhanai, entre la route principale et le distributeur de la banque Lao-Viet. La propriétaire utilise une machine à expresso plutôt que le traditionnel filtre en tissu; ensuite, elle y ajoute pas moins de quatre sortes de lait : une dose de lait en poudre, deux variétés de lait concentré sucré, et finalement du lait classique. Enfin, elle complète avec un soupçon de cacao. Le mélange résultant est… extrême. Tout à la fois très sucré, très caféiné et très lacté, je l’ai trouvé très addictif !
Lors de mon dernier passage à Savannakhet, ce stand était temporairement fermé. J’en ai testé de nombreux autres qui ne m’ont pas convaincu.
Un peu en dernier recours, j’ai pris un café au HOM coffee and eatery, situé à deux pas de la banque BCEL de la rue principale. Je me suis mordu les doigts de ne pas y être allé plus tôt ! Ce stand est tenu par un jeune couple très souriant et dynamique. Tout comme dans le stand précédent, ils utilisent une machine à expresso – qui est d’ailleurs briquée tellement régulièrement qu’on se voit dedans ! -. Leur expresso yen a été rien de moins qu’une révélation. L’équilibre entre le café et le lait concentré sucré est juste parfait.
Tout ce patrimoine laissé en abandon en Asie me navre profondément Par ailleurs vous avez eu de la chance d’arriver en plein Nouvel An laotien !J’imagine les fous rires !,mais aussi parfois la lassitude En tous cas votre voyage est toujours aussi intéressant et vous y prenez plaisir ,c’est le principal !
Bonjour JB, à part quelques endroits touristiques sur notre itinéraire, on essaie de s’imprégner de la vie locale. Et d’ailleurs c’est le cas en ce moment dans l’Isaan: c’est un pur plaisir de voir les enfants se baigner et s’amuser dans le Mékong, voir les marchands de glaçon faire leur livraisons quotidiennes, voir les habitants faire de l’aérobic ou du taïchi dans la rue…Je raconterai tout cela dans un autre récit